Sortilège, à ne pas prendre à la légère.

Durant votre tendre enfance, vous souvenez-vous avoir regardé ce film où y figurent une monarchie lumineuse et une sorcière malveillante ? La plupart d’entre nous connaissent l’histoire de Blanche-neige et les 7 nains. Blanche Neige, cette héroïne fragile, cette belle et jeune fille aux yeux clairs et pétillants, à la bonté absolue et au cœur pur se trouve persécutée par la nouvelle épouse de son père, le roi. Dans ce conte boosté par l’industrie Disney, sa belle-mère est la vilaine de l’histoire. La marâtre envie la beauté sa nouvelle fille. C’est alors qu’elle l’empoisonne, la plongeant dans un profond sommeil de sorte qu’elle devienne officiellement la femme la plus belle du royaume.

Et si je vous disais que ce genre de situation arrive tous les jours. Jusqu’ici, nous pouvons nous mettre moyennement d’accord. Cela dit, si je vous disais que nous jetons des sorts à autrui, le plus souvent de manière inconsciente. En d’autres termes, la plupart d’entre nous ont eu accès à la sorcellerie. Je conçois que du point de vue de la population, cette idée ne tient pas debout, voire, elle est impensable. C’est pourquoi, je me dois d’étayer mon propos en vue de vous donner ma part de réponse sur un sujet aussi polémique que celui-ci.

D’abord, que font les sorciers ? Ils usent de leurs pouvoirs pour nuire à une personne ou un à groupe de personnes qu’ils détestent dans la majeure partie du temps. Le sentiment de haine qui les envahit les poussent à souhaiter le malheur de leur prochain. C’est également ce que nous constatons dans nos sociétés. La médisante a pris le dessus sur la bonne parole. Et quand nous sommes emplies d’émotions qu’il nous est difficile à gérer, il devient plus aisé de blâmer autrui plutôt que de nous regarder tel que nous sommes à cet instant.

Retenez ceci ; lorsque vous médisez, vous dites du mal. Alors, vous maudissez.

Et lorsque vous souhaitez que votre camarade se casse la jambe parce qu’il est meilleur que vous à l’athlétisme, ou bien lorsque vous espérez que votre mère souffre parce qu’elle vous a fait souffrir pendant vos jeunes années, ou encore lorsque dites à votre conjoint que vous le haïssez, c’est une malédiction que vous commandez à sa table afin qu’il s’étouffe avec.

Histoire vraie.

Un jour, mon père me racontait qu’il s’était assoupi au travail. À cette époque, il était veilleur de nuit. Ce soir-là, son supérieur hiérarchique l’avait surpris, assoupit sur son fauteuil. Alors, mon père se fit réprimander, à raison, puisque son attention n’était plus rivée sur les écrans de surveillance. Il se défendit comme il put, mais rien n’y fit. Son chef continua à le tancer si vertement que mon père ne put le supporter davantage.

C’est alors que mon père rétorqua contre son chef en ces termes: ne me parlez plus sur ce ton, monsieur ! Ne vous êtes-vous jamais endormi de fatigue ? Vous aussi, vous connaîtrez un jour ce qu’est le sommeil ?

Quelques jours passèrent et on apprit que son N+1 avait été victime d’un violent accrochage au volant de sa voiture. Cause de l’accident ? Monsieur s’était endormi au volant. Ironie du sort ? Peut-être. Toujours est-il que mon paternel avait le cœur ternit quand il lui avait assené ces derniers mots.

Ce que je tente de mettre en lumière, c’est qu’on reconnaît un sorcier par son agissement et non pas par son statut. Est-ce que mon père est un sorcier pour autant ? Loin de là. C’est justement parce qu’il a pris conscience de cette expérience qu’il s’est fait le serment de ne plus jamais médire sur autrui. Néanmoins, sa pensée, transformée en parole, a potentiellement ou manifestement fait en sorte que (malgré lui) son supérieur s’endorme à son tour, comme Blanche-neige.

Je sais que le terme sorcier peut paraître démesuré. En revanche, il nous permet de repenser notre façon d’agir. Car, dès que nous prenons conscience du mal que nous commettons, nos lendemains doivent nous servir à nous en écarter. Le roi David commence son livre comme ceci:

“Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants ; qui ne s’arrête pas sur la voie des pêcheurs ; Et qui ne s’assied pas en compagnies des moqueurs.”
Psaumes 1 : 1

Rien n’est immuable. Il est toujours possible de rompre le sort. Par contre, le chemin de repentance peut s’avérer ardu compte tenu du niveau du sort jeté. Dans un prochain essai, je vous partagerai mes écrits sur ce principe de niveau.

Pour l’heure, à l’instar de Don Miguel Ruiz, je vous laisse avec son adage ; que ta parole soit impeccable.

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