@ Creative Studio Digital
Depuis ma tendre enfance, mon père n’a cessé de porter des costumes, même pour acheter une baguette et une brique de lait chez l’épicier. Selon lui, c’est par l’habit qu’on se fait une première impression des gens. Un bon Congolais qui se respecte ne dira jamais le contraire.
Et puis pour des raisons différentes de celles de mon cher paternel, je deviens couturier. Le costume, ce n’est pas mon truc. Je suis un jeune noir des années 90, baignant entre une éducation stricte et la culture hip-hop. Alors, abats le costume comme dirait le maréchal Mututu, je préfère coudre des sweats et autres joggings.
En exerçant plusieurs métiers de la mode, je réalisais que je n’étais pas à ma place. Je participais à la pollution de masse dans le monde, j’attendais la période des soldes pour m’acheter trop de vêtements. Traduction : Je ne m’étais pas encore trouvé. C’est alors que cette question revint à mon esprit ; pourquoi papa portait-il des costumes pas chers s’il voulait être classe ?
Il m’a fallu des années pour répondre à cette question. En effet, j’ai dû m’armer de connaissance dans un premier temps. Et c’est en prenant des cours de maîtrise de langue soutenue que j’ai libéré mon esprit, en partie. Papa ne cherchait pas à être classe, il savait qu’il était élégant, en toute circonstance, même pour acheter une baguette chez l’épicier.
À vrai dire, l’élégance n’a pas de rapport direct avec l’argent. Et en ce qui concerne l’accoutrement, il suffit de trouver les bons articles, avec le bon ton tombé qui sied à son corps, les bonnes couleurs qui correspondent à son teint, des vêtements dont les détails sont subtils et discrets quelles que soient leurs provenances, leurs gammes ou leurs prix. Toutefois, je recommande vivement à celles et ceux qui me lisent de choisir des vêtements durables, des vêtements que chacun peut s’approprier. Je peux aussi bien vous aider à remettre de l’ordre dans votre garde-robe en redéfinissant votre look, en retouchant vos plus beaux vêtements, en réalisant vos pièces sur-mesure.
Alors, me voilà devant toi, mon cher lecteur, te livrant ma démarche qui consiste non seulement à créer des vêtements qui rappelle mes jeunes années à me tester à l’écriture des textes de rap, à mes débuts dans le breaking, mais également à m’inspirer d’un homme qui avait appréhendé le sens de l’élégance inspiré d’une noblesse morale. Par ailleurs, je choisis toujours des matériaux en stock afin de limiter la fabrication de nouveaux tissus pour ainsi réduire mon propre impact environnemental.
Tu l’auras donc compris, ici je te dévoile mes passions, mes amours et la beauté grâce au mouvement, au vêtement et à l’écriture. La danse, la mode et l’écriture sont différents langages qui disent tout autant la même chose.
Je ne sais pas où cette histoire me mènera. Ce qui est sûr, c’est ma volonté de créer des belles pièces, de chorégraphier de belles créations et d’écrire de belles histoires, pour moi, pour toi.
Je m’appelle Jean-Baptiste Matondo, je suis danseur, couturier, bien plus encore. Et, bien que l’inspiration vienne de mon père, je viens d’abord… du ventre de ma mère.